Incontinence urinaire

L’incontinence urinaire, sujet encore tabou, altère de façon importante la qualité de vie des patients qui en sont atteints.

Chez la femme l’incontinence urinaire peut toucher la femme à toutes les périodes de sa vie. Sa fréquence augmente avec l’âge.

POURQUOI DEVIENT-ELLE INCONTINENTE ?

L’incontinence urinaire résulte d’une rupture de l’équilibre entre les forces d’expulsion (muscle de la vessie, pression abdominale transmise à la vessie lors d’un effort) et les forces de retenue (sphincter de l’urètre qui est le canal d’évacuation de la vessie, muscles et ligaments sous la vessie et sous l’urètre formant un hamac de soutien).

Différents types d’incontinence existent :

  • L’incontinence urinaire d’effort :
    Elle est caractérisée par une fuite involontaire d’urine, non précédée du besoin d’uriner, qui survient à l’occasion d’un effort tel que toux, rire, éternuement, saut, course, port de charges ou toute autre activité physique.
    Elle est due à un relâchement des mécanismes de soutien du canal de l’urètre et de la vessie et/ou à une insuffisance du sphincter. Les principaux facteurs de risque sont l’âge, les accouchements ainsi que les efforts de poussée abdominale répétés (constipation ou bronchite chroniques).
  • L’incontinence par urgenturie :
    L’incontinence par urgenturie (ou impériosité) est caractérisée par la perte involontaire d’urine précédée d’un besoin urgent et irrépressible d’uriner.
  • L’incontinence mixte :
    On parle d’incontinence mixte quand les deux types de symptômes coexistent. Elle est fréquente chez la femme âgée.

 

POURQUOI FAUT-IL CONSULTER ?

Même si l’incontinence urinaire est très fréquente, car on estime qu’une femme sur deux sera confrontée à ce problème dans sa vie, peu de patientes consultent pour ce motif. Or, il faut consulter, car l’altération de la qualité de vie et la mauvaise image de soi (les femmes incontinentes se sentent dévalorisées) qu’elle entraîne est très importante, alors qu’il existe des thérapeutiques efficaces. De plus, l’incontinence urinaire peut être symptomatique d’autres pathologies à éliminer (cancer, infection).

 

QUELS EXAMENS ?

En dehors de l’interrogatoire détaillé et de l’examen clinique à vessie pleine, le catalogue ou calendrier mictionnel (recueil par la patiente du nombre de mictions par 24 h et des volumes urinés à chaque fois) est un bon complément.

D’autres examens peuvent être nécessaires :

  • Le bilan urodynamique est un examen qui dure environ une demi-heure et nécessite un sondage. Il permet de vérifier la stabilité de la vessie, sa capacité fonctionnelle et la qualité du sphincter. Il sera prescrit par l’urologue, en fonction de chaque cas.

  • Un examen endoscopique de la vessie peut être effectué si une pathologie tumorale associée est suspectée, en cas de sang dans les urines (hématurie), en particulier chez les patientes fumeuses.
  • Les échographies rénale et pelvienne sont des examens non invasifs utiles comme bilan anatomique des appareils urinaire et gynécologique.

 

QUELS TRAITEMENTS ?

Il y aura une solution personnalisée pour chaque patiente, en fonction de son type d’incontinence. Il s’agit d’un sujet assez intime pour lequel l’équipe urologique de Foch est très spécialisée, très à l’écoute, de la prise de rendez-vous, à l’équipe d’urodynamique et de rééducation périnéale.

  • La rééducation périnéale :
    Elle est proposée en première intention. Elle peut être prescrite par le médecin traitant ou le gynécologue. Cette première partie de la prise en charge est un temps essentiel; elle permet aux patientes de mieux connaître et contrôler leur périnée. La rééducation comportementale, fondée sur des conseils qui aident les patientes à mieux se retenir est importante également, car un certain nombre de femmes sont victimes de besoins urinaires impérieux à composante comportementale, déclenchés dans des situations particulières (par exemple en arrivant chez soi).
    En l’absence d’efficacité après une rééducation bien conduite (10 à 20 séances), il est recommandé de prendre un avis spécialisé en urologie.
  • Traitement médicamenteux de l’incontinence urinaire par urgenturie :
    Ce sont des médicaments qui vont améliorer le contrôle de la vessie, appelés anticholinergiques. Différentes molécules existent. Leur efficacité maximale s’installe après quelques semaines de traitement en même temps que les effets désagréables comme la sécheresse buccale s’amendent progressivement la plupart du temps.
  • La chirurgie :
    • Le traitement chirurgical de l’incontinence urinaire d’effort consiste en la mise en place par voie vaginale d’une bandelette sous-urétrale (intervention type TVT). Différentes bandelettes existent. C’est l’urologue qui proposera à chaque patiente le type de bandelette le mieux adapté à son cas.
    • D’autres traitements chirurgicaux de pointe peuvent vous être proposés. Certains d’entre eux ne peuvent être réalisés que par des centres référents spécialisés, comme la neuromodulation sacrée (pace-maker de la vessie), l’injection de toxine botulique dans la vessie par voie endoscopique ou certaines techniques mini-invasives, comme la pose de petits ballonnets pour renforcer le sphincter. L’implantation d’un sphincter artificiel dans les incontinences graves chez les femmes jeunes peut également être proposée.

Bon nombre de ces interventions peuvent être réalisées en chirurgie dite ambulatoire, c’est-à-dire en rentrant le matin et en sortant le soir même.

 

Chez l’homme

En dehors des adénomes de la prostate (hypertrophie bénigne) qui peuvent entraîner des fuites urinaires sur besoin urgent ou à un stade de rétention chronique, ce qui est rare actuellement car les patients consultent plus précocément, l’incontinence urinaire peut survenir dans les suites de la chirurgie du cancer de la prostate ou de façon beaucoup moins fréquente après chirurgie de l’adénome. La rééducation périnéale est la première arme thérapeutique. Dans quelques cas (moins de 10%), des fuites persistent et peuvent alors être proposées des solutions chirurgicales, qui vont des techniques mini-invasives comme la pose de ballonnets à l’implantation d’un sphincter urinaire artificiel.

En conclusion, la qualité du bilan associée à l’écoute des patient(e)s conditionne le choix du bon traitement pour chaque patient(e ). Un mauvais choix ou une mauvaise technique pour la première chirurgie est source d’échec et les réinterventions sont souvent très compliquées. De nombreux patients nous viennent d’autres régions, car l’équipe de statique pelvienne de Foch est également reconnue dans la reprise, souvent difficile, de chirurgies de l’incontinence qui se sont compliquées ou ont été des échecs.